mercredi 16 juillet 2014

Carmen (Nevada), d'Alan Watt


Peu connu, ce fulgurant roman noir est pourtant à ranger aux côtés des classiques du genre, qui privilégie la dureté des rapports humains par rapport à l’intrigue criminelle. Ici, l’intrigue est également présente, mais c’est l’écriture sauvage, puissante du romancier qui fait mouche, et qui retranscrit parfaitement les problèmes de société auxquels sont confrontés les Etats-Unis. Neil Garwin a dix-sept ans. Il vit à Carmen, petite ville près de Las Vegas, bref un bled paumé en plein désert. Neil est beau, il est quarterback dans l’équipe de football américain de son lycée, c'est la LA star locale. 

Mais dans la vie, tout peut basculer en quelques secondes. Un soir, après une fête trop arrosée, Neil, au volant de la voiture de son père, fauche et tue un jeune garçon. 

C'est le début d'un engrenage infernal, noir comme le cauchemar. Le genre d'histoire qui peut dévoiler les coulisses peu reluisantes d'une petite ville de province américaine.

Culpabilité, rédemption, responsabilité, drame familial: Alan Watt mélange ces thèmes, et pose les questions qui fâchent autour d’une histoire étouffante, qui prend à la gorge tant elle semble vraie. Un roman dur, inoubliable, à découvrir d’urgence.

Alan Watt, Carmen (Nevada), Masque Poche, 350 pages, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Laetitia Devaux, sorti en 2004 en France.