mercredi 22 octobre 2014

L'indice de la peur, de Robert Harris


Le 6 mai 2010, l'indice Dow Jones Industrial Average a perdu environ 998,52 points avant de regagner 600 points, entre 14 h 42 et 14 h 52 au New York Stock Exchange. Une baisse de 9,2 % en l'espace de 10 minutes était sans précédent dans l'histoire. Un mini krach boursier inquiétant, mettant encore plus en lumière les dérives des marchés financiers. Et si une intelligence artificielle autonome inventée par un savant fou américain expatrié en Suisse était à l'origine de ce célèbre Flash Crash ? C'est ce qu'a imaginé Robert Harris, serial créateur de bestsellers. Le génial auteur anglais brosse un thriller implacable, paranoïaque, une plongée terrifiante dans les arcanes des marchés financiers, et plus précisément des fonds spéculatifs. Un monde dans lequel des individus brassent chaque jour des milliards, oui des milliards de dollars, en se comportant comme s'ils étaient en train de virer cent euro d'un compte courant à un livret d'épargne. Un monde au sein duquel ces même individus se reposent toujours plus sur la machine, des ordinateurs hyper performants dotés d'algorithmes capables d'effectuer de façon automatisée des opérations très sophistiquées dans des temps extrêmement courts. Avec les risques que cela comporte.

Outre l'intrigue parfaitement ficelée qui nous tient en haleine du début à la fin, Robert Harris décrit objectivement un monde financier opaque et dénué de toute éthique, et de tout contrôle; D'ailleurs ce n'est pas un hasard si l'action du roman se déroule à Genève, au pays du secret bancaire ! Enfin, ce thriller palpitant est une réflexion sur l'évolution de l'Homme, et son rapport avec la machine, dans une économie de plus en plus virtuelle.

Robert Harris, L'indice de la peur, Pocket, 379 pages, traduit de l'anglais par Natalie Zimmermann, sorti en 2011 (Angleterre) 2012 (France)